• #Jets inachevés, qui écrira la suite?

    Ici on publie des textes inachevés et la plumz qui veut kiffer la suite se jette à l'O et m'envoie son jet que je publie en l'état (mais dans une autre police) à la suite...

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    Un petit cadeau de Christine qui s'est amusée des pensées...

    J'ai ajouté cette image, d'un coloriage que c'est moi qui l'ai fait!

    Et La Plume du Chakal a déposé sa patte de Beaudelaire.

    Maintenant, à vous de rêvasser librement la suite et la déco avec nous, si l'âme vous en dit... :)

     

    *********

     Le début de la liste (Christine)

    Une pensée, c’est l’illumination instantanée d’une certaine quantité de neurones.
    Une pensée peut être claire, limpide, elle n’engendre, généralement pas, de maux de tête ou de questionnements étranges ou inconsidérés.
    Une pensée peut être confuse, celle-ci apporte à son détenteur une expression faciale très particulière entre la grimace et le pétage de plomb.
    Une pensée éclair, aussi vite apparue déjà disparue, cela déclenche alors une frustration qui dure parfois toute la journée.
    Une pensée peut, également, soulever des doutes, surtout si elle est accompagnée d’un si ou d’un peut être. Elle peut laisser la personne interloquée, les poings sur les hanches entrain de fixer le néant.
    Une pensée noire, ( note au lecteur à oublier de suite, mauvaise pour la sante peut marquer le visage de rides tout à fait disgracieuses) .
    Une pensée coquine, gentiment rougissante ou carrément osée (pourquoi pas on a le droit) à utiliser sans modération d’aucune sorte, ça fait du bien et ne nuit à personne (enfin pas à ma connaissance).
    Une pensée tordue, entraine un petit rire satanique qui inquiètera votre entourage.
    Une pensée rigolote, sous forme de blague à deux balles par exemple, votre rire incontrôlable, provoquera des regards disant pour la plupart “mais elle(il) est pas bien dans sa tête!!!!!!” surtout si vous êtes dans un magasin ou dans un transport en commun.  Dans un tel cas faites semblant d’être au téléphone ça peut aider.

    Voila une liste de petites pensées, vous n’avez plus qu’a parsemer quelques unes de vos pensées à la suite.

     

     

    Coloriage (El.) 

    Les pensées de Christine, plus les nôtres, ça ferait ribambelle...

     

     

     

     

    Des pensées en vrac (La Plume du Chakal)

     

    Des pensées en vrac qui s’bousculent le long des rails

    Des pensées fades qui s’fanent quand on les déballe

    Comme une chanson en gestation trop longue

    Etalée sur trois saisons, c’est interminable

     

    Des pensées sous vase clôt, irritables 

    Comme une nuit sans pinard sur la table

    Des pensées viciées par les dernières

    Fleur du Mal

    Des pensées transfusées en intraveinale

     

    Je les stoppe comment ?

    Je les stoppe comment ?

     

    Des pensées envahissantes même sans rêver

    Ca skouatte les fonds d’verres et d’cendrier

    Des pensées usantes même sans se saouler

    Posées sur la glace et sous la carte à créditer

     

    Des pensées saturées, le vumètre pète un plomb

    Expansion du cervelet sous haute tension

    Des pensées éclatées comme une rose en été

    Comme un con cueilli avant sa véraison

     

    Je les stoppe comment ?

    Je les stoppe comment ?

       

     


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  • Il remit de l’eau à bouillir. Il venait à peine de finir la gorgée de sa précédente tasse, mais il avait besoin de se sentir réchauffé de l’intérieur. En permanence. Il frissonna.

    Devant l’armoire, il hésita quelques secondes, puis saisit une boîte et prépara son thé. Versa l’eau chaude par-dessus. Un demi-sucre. Il hésita encore. Puis ajouta une goutte de rhum. Pour le principe.

    Il retourna s’asseoir dans son canapé, devant la télé noire. Même pas le courage de l’allumer pour se vider la tête avec les inepties habituelles. Il colla ses pieds contre la bouillotte encore tiède qui traînait au milieu des coussins. Celle-là aussi, il devrait en changer l’eau.

    Il devrait changer toute l’eau de son univers, d’ailleurs.

    Dehors il pleuvait, soirée morne et triste de novembre. Le mois le plus déprimant de l’année.

    Il souffla sur sa tasse et se brûla la langue une énième fois. La légère douleur qu’il ressentit ne parvint toujours pas à évacuer ses pensées sombres. Il avait envie de tout et de rien, de sortir s’éclater la tête mais surtout de ne pas bouger de son salon. Il eut un rictus en songeant à l’incroyable folie qu’il venait de faire en sortant la bouteille de rhum. On avait vu plus excitant.

    Il devrait prendre un bain bien chaud, mais il n’avait même pas le courage de bouger jusque là. Il devrait enfiler un pull supplémentaire, mais il avait peur de se sentir encore plus vide s’il augmentait les couches. Parce qu’en épaississant sa carapace, il s’enfermait en lui-même comme dans une coquille vide.

    Il avisa le téléphone d’un œil. Il n’avait personne à appeler. Il regarda sa bibliothèque, mais il n’avait pas envie de cultiver son bovarysme. Il aurait déjà bien assez mal sans ça.

    Il n’avait même pas de chien pour le forcer à sortir malgré la pluie.

    Il avait envie d’ouvrir la fenêtre en grand, et de jeter tous ses meubles sur le trottoir. Il avait envie de sonner à une maison, n’importe laquelle, et de vider ce qu’il avait sur le cœur à la première personne qui ouvrirait. Il avait envie de courir jusqu’au fleuve et de se jeter dedans.

    Il avait envie que le vent cesse de mugir dans sa cheminée éteinte. Il n’avait même plus de bois pour réchauffer son intérieur.

    Il manqua laisser sa tasse lui échapper des mains. Une goutte encore brûlante tomba sur la peau de son mollet. Il regarda la légère tache rouge avec étonnement, presque surpris d’encore ressentir quelque chose malgré l’engourdissement qui l’envahissait. Il se sentait comme une poupée de chiffons oubliée dans un coin.

    Il entendit à nouveau ce qui l’avait surpris. Un grattement à la porte. Juste assez net pour qu’il n’ait pas halluciné. Il se calla un peu plus au fond de son canapé, curieusement inquiet, pas certain de ce qu’il devait faire. Il s’accrocha à sa tasse, par dépit.

    Il avait plein de bonnes raisons de ne pas aller ouvrir la porte. Elle était loin, d’abord. Ensuite, il n’attendait personne, et à cette heure avancée de la soirée il ne voyait vraiment pas qui ça pouvait être. En plus, quelqu’un qui gratte à la porte, il trouvait ça louche.

    Mais l’attrait d’une surprise l’emporta finalement. Il posa sa tasse avec emportement et courut presque jusqu’à la porte sans se soucier du thé qui avait arrosé sa table basse. Son cœur battait fort, c’en était ridicule. Il s’arrêta, la main sur la poignée. Il ne savait pas ce qu’il redoutait. Il ne savait pas ce qu’il attendait. Il avait peur d’être déçu.

    Il serait forcément déçu.

    ***

    (suite de Rafistoleuse)

    Il ouvrit la porte. Une inconnue.
    Elle ne s’attendait pas à lui. C’est elle qui fut déçue, sur le coup. Elle n’avait pas gratté à la porte qu’elle croyait. Mais qui sait, c’était peut-être la bonne.
    On lui avait toujours dit que l’inconnue lui tomberait dessus sans qu’il s’y attende. Son inconnue à lui, avait gratté.
    Elle n’avait pas prévenu qu’elle viendrait, forcément. Elle ignorait qu’en réalité il l’attendait depuis un bon moment. Elle ne savait pas trop quoi faire. Elle n’avait pas atterri là où elle imaginait. Elle semblait perdue. Plus que lui-même. Et lorsqu’il lui proposa de rentrer un instant, l’inconnue accepta sans presque hésiter.
    Elle était trempée, de lourdes gouttes s’échappaient de ses boucles, dessinaient des sillons sur sa peau avant de s’écraser au sol. Elle ne savait pas où se mettre.
    Il lui proposa de se changer, de mettre des vêtements secs, pour se réchauffer. Elle lui sourit que ça sonnait cliché. Mais cliché c’est confortable, et agréable quoi qu’on en dise.
    Ils échangèrent des mots, des blancs aussi. Les vides, tout ça, ça lui faisait pas peur, à l’inconnue. Les gens avaient toujours fait d’elle un mystère intouchable.
    Il réalisa qu’il n’avait pas bu la tasse. Qu’elle n’était pas à moitié vide, malgré l’eau qui avait coulé sous ses pompes. Et cette inconnue qui ne le resterait plus très longtemps, allait renverser la vapeur, pour de beau.
    Dans sa tête à lui, c’était l’ébullition, rien que de se plonger dans son regard. L’inconnue y avait plusieurs équations irrésolues.
    Elle avait gratté à sa porte, et c’était comme si elle avait enlevé cette couche de vernis sombre. Les couleurs dessous y étaient encore intactes, et vives. Et avec elle, il était prêt à se brûler.

    ***

    (suite de Birdman)

    Ils accédèrent au salon. La jeune femme s'installa à la place où il se tenait un instant auparavant, face à l’œil sombre de la télé. Ça faisait du silence entre eux qui s'étira d'elle a lui. On parlait pas. Le gros embarras était posé en couvercle sur les sentiments, pour éviter qu'ils ne s'échappent d'un coup, trop colorés, trop à vifs, parce qu'on les aurait trop longtemps contenu. On craignait de filer vers la démesure. Puis on ne voulait plus se tromper, plus souffrir, plus rien pour de mal, pour de faux.

    Il se leva, un peu brusquement, et s'absenta, puis revint vers elle, une serviette à la main.Elle lui sourit tandis qu'il la lui tendait. Puis elle pencha la tête de côté, naturellement, et se sécha les cheveux, se les frottant presque machinalement. Lui, ça l'émouvait. Il trouvait ses gestes anodins d'une infinie sensualité.Son regard à lui, d'une intensité sauvage, se perdait dans son regard à elle, qui papillota puis se raffermit. Avant les âmes, avant les corps, ils s’apprivoisaient ainsi. Rien qu'en se dévisageant. Des effleurements. Juste les yeux qui s'enlaçaient, tandis que s'emballait dans leurs poitrines, la mécanique vitale. Au-delà de leurs mots trébuchants.

    Bientôt il détourna le regard. La bouteille de rhum trônait encore sur la table du salon. Il eut honte. Il se passa une main sur la joue qu'il n'avait pas rasé depuis bien des « je devrais ».

    Elle lui sourit encore.

    -On trinque ? Elle demanda. C'était délicat de sa part. Elle voulait boire avec lui. Ça lui disait bien de goûter à son rhum exotique. Naviguer sur des bouteilles vers les îles. Il alla chercher des verres. Il la retrouva qui pianotait sur un smartphone, la mine soucieuse.

    -Ça va ? Il dit.

    Il aurait voulu trouver mieux. Une phrase chaude et rassurante. Elle releva la tête et murmura :

    -Je suis tellement désolée... Je dois partir.

     


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