• Tu voulais écrire les héros ordinaires. Ecrire les rêves, qu'ils se matérialisent en quelque chose qui a du sens. Tu voulais écrire l'essence. Et t'as été l'allumette. T'as bidouillé des trucs dans mon compteur. T'es arrivé à tâtons, avec une bougie dont la flamme, si petite soit-elle, a réveillé quelque chose. Il faisait tout noir, mais t'as trouvé l'interrupteur. Sauf que maintenant, tu voudrais couper le courant. Faire comme si la lueur, la tienne, m'éclairait pas tant que ça. Et t'as beau dire que je vois pas tout. Que les ombres qui dansent dans la nuit ont ce terrible que je soupçonne pas. Moi je persiste à penser qu'un pan d'un tableau, qu'une face de la médaille, c'est quand même quelque chose. Et t'y peux rien si ça brille fort. T'y peux rien, si par tes mots je brille plus fort. Plus grand. On est jamais maître de ce qu'on réveille. Ca crépitait sous tes maux et même si t'as décidé que les taire c'était le mieux à faire, il n'empêche que les douleurs ne sont pas moins vives, mêmes tues dans le silence le plus complet. 

    Je peux plus nier l'interrupteur. Je veux pas, non plus. Ça aide pas, je te l'accorde. Alors je tisse des fils, des câbles un peu dénudés, alors c'est dangereux. L'électrocution, ce genre de conneries, tu sais. Et toi ferais quoi, dis ? Est-ce que j'ai été un lien ? Est-ce que je pourrai un jour péter les câbles qui t'attachent. Qui te poussent à rapetisser la place que tu pourrais me donner. Je dis vague, et tu penses chaque fois que j'exagère. Que j'extrapole. Mais tu extras l'ordinaire. Oui, le verbe. Et j'y peux plus rien. Toi non plus, c'est foutu. Tu peux pas m'enlever ça. C'est con. Je peux pas faire comme si y avait pas de lumière. Alors je rafistole les fils en attendant que tu cesses de nier l'électricité. 

    Marcher à contre courant, c'est épuisant, tu crois pas ?

    Quelque chose passe. Un ange pour l'instant.


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  • Neige.

    Nouvelle écrite par Silvergroover

    Lecture : El.

    Suis vraiment toute chose de vous proposer ce projet là...

    C'est une histoire de Neige, c'est une histoire d'homme, un peu sauvage, beaucoup poétique et enivrante et magnifiquement écrite, j'en suis fan et j'espère qu'elle vous fera palpiter autant que moi.

    J'ai découpé la nouvelle en 5 parties et comme ça v'z'allez trépigner pour avoir la suite ;)

    Version écrite, et version audio chaque fois.

    J'te remercie Silver (grave, énoooorme) d'avoir écrit ce jet si beau, et de l'avoir confié à ma voix, qui bien évidemment a trébuché sur le Do Dièzzzzz mais normal hein? C'est comme les chromatrucz là, ça vénère des fois... :)

     

     

     

     

     

    Moi (1/2)

      

    Ils avaient annoncé de la neige pour la nuit et moi, j’attendais. 

    Assis en tailleur sur le sol, enroulé nu dans une couverture, je patientais. La fenêtre face à moi occupait toute mon attention et emplissait mon esprit d’un étrange mélange de curiosité et de calme. J’étais curieux de neige et l’attente me réconfortait. La frêle lueur du feu était propice à l’apaisement et la couverture qui m’entourait réchauffait mon corps pâle. Mon état d’esprit était tel que plus rien n’importait hormis les gros nuages blancs et leur contenu poudreux. Ce n’était pas beaucoup mais pour moi, c’était énorme.

    Pastorius aussi attendait. Bien sagement assis, le museau relevé, il semblait captivé par la contemplation du monde mystérieux derrière le rectangle de la fenêtre. Le ciel, blanc malgré la puissance de la nuit, capturait toute son attention. La  légère inquiétude que l’on pouvait déceler dans son regard n’altérait en rien le contentement qui s’y lisait. Lui aussi savait qu’il allait neiger. Les chiens sont des anciens loups

    Le faible crépitement lumineux issu de la cheminée baguenaudait à travers la pièce d’un pas feutré. Il était à la fois son, lumière et chaleur. Je n’avais besoin de rien de plus. Le hurlement du vent, dehors, en se mélangeant aux doux susurrements  du feu apportait au silence une touche de mystère. On aurait dit que lui aussi attendait quelque chose. Sans faire d’effort démesuré, j’aurais presque pu ressentir une troisième présence.

    A mes pieds, des livres éparpillés, négligemment. Au fond de la pièce, un piano orné d’une vielle partition. Le troisième do dièse était faux. Sur une étagère, le bouquet de fleurs maintenant flétri que Mathilde m’avait apporté, en même temps que les livres. Sur un mur, une photo jaunie représentant deux alpinistes du début du siècle. Dans un coin, le téléphone que j’avais rendu muet en  arrachant la prise. Une petite lampe éteinte, un fauteuil décati, la couverture de Pastorius, la cheminée, un bout de papier, moi.

    Ils avaient annoncé de la neige pour la nuit, et moi, j’attendais. En fait, cela faisait six mois que j’attendais.

    Six mois que tu es partie.

    Génaro passait quelques heures dans la semaine, pour faire un petit peu de ménage, couper du bois, (j’avais tout le temps froid) et cuisiner. Outre un réel talent pour les échecs et une force impressionnante pour son âge,  il était aussi bon bricoleur. Moi qui n’ai jamais été très habile de mes mains, il m’avait surpris une fois en débouchant l’évier avec un sac plastique en moins de temps qu’il ne m’en aurait fallu pour appeler un plombier. De plus, grâce au ciel, il n’était pas très bavard et se déplaçait silencieusement.  Mais peut-être était-ce moi qui devenais sourd ? A force de solitude et de silence, peut-être mon ouïe s’était-elle, tout comme moi, engourdi ?

    Je passais machinalement mes doigts entre les oreilles tombantes de Pastorius. Le vieux chien plissa les yeux de plaisir sans pour autant quitter du regard la fenêtre. Avec le temps, lui aussi avait appris à distinguer l’essentiel du superflu. Avec l’âge, il sentait de plus en plus mauvais et passait l’essentiel de son temps à dormir. Cela ne me gênait pas. Moi-même, je ne devais pas sentir si bon que ça. Sa compagnie m’était justement agréable grâce à ces traits que je reconnaissais être, à d’autres niveaux, également les miens. On se sent toujours mieux lorsqu’on est deux à pencher du même côté. Moi qui n’avais jamais aimé les chiens (et les animaux en général), je comprenais mieux à présent pourquoi on les qualifiait de « meilleurs amis de l’homme. » J’étais d’accord avec ça, en y incluant la condition de vivre soi-même comme une bête.


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  • Là très cher zinzin, tu dois avant tout accrocher ton coeur à ta cage thoracique avec un bout de fil de laine, parce que j'te promets que sinan il va t'échapper....maintenant j't'ai prévenu quoi...en même temps, si t'es ici avec nous c'est parce que t'adores ça quand ton palpitant explose en millier de particules d'écumes alors vas y mets tes écouteurs monte le son et laisse faire...

    Ce jet poignant est signé La Plume du Chakal, magnifique lecture à voix haute de Rafistoleuse.

     

     

    https://soundcloud.com/user642772361/jsais-pas-parler


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  • Avec si peu, c'est tellement beau dans l'écriture de Parismrs...j'vous laisse savourer, et j'dis rien de plus c'est trop pas la peine quoi...

     

     

    Minuit Ivre

     

    Minuit Ivre

     

    Nos nuits clandestines scintillent par-dessus la brume des boulevards et toi ivre et fou tu croques mon ombre.

    Frimeurs,  tes yeux écument mes jambes fragiles  qui volent doucement sur le béton gelé.

    Les lampions flottent au-dessus de nos têtes en banderoles dorées, étourdi de trop de lumière, tu chantes et estompes mes névroses.

    Nos nuits clandestines scintillent par-dessus ma brume et moi ivre et folle j’avale les étoiles.

     


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  • Tin, tin !!!

    Texte de Rafistoleuse, lecture à voix haute de El.

    (ça fait reloud zarb de poser sa voix comme ça...si c'est trop insupportable, dites-le quoi...!! -j'veux pas bousiller vos jets nan plus^^-)

     

     

     

    Version écrite


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  • La p'tite vidéo de mon Dimanche...

     


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  • Y'a d'la friture pas fraiche sur la ligne où j'funambulise en un jet que je relirais pas alors tu m'en voudras pas si c'est pas toujours droit, si tout n'sonne pas comme tu l'aurais voulu, ça fait deux ans, ouais déjà donc t'as l'habitude je crois. Ca fait deux ans que tu m'attends et pendant ce temps moi je t'écoute pas. Deux ans suspendus dans l’air en fumée blanche, aussi longs qu’une nuit à bouffer son pain noirci, et aujourd’hui je fonds et glace d’un glozze rouge sang tes illusions mortes à toi qui attends. T’attends depuis deux ans, et m’aides même à porter mon barda croisé en te disant qu’ainsi t’attendrais moins longtemps. Assez crétin, et un peu salopard, j’en profite et enchaine les branlettes sur des feuillets de papier toilette. Toi tu aimes mes mots quand je les crache ainsi du bout de la queue, ou même quand j’les dégueule dans les gogues après un quart de bourbon biberonné sec et sans me soucier de toi. Et tu les aimes quand même, mes mots. Toi, tu fais même pas comme si tu t’en foutais mais moi j’te vois pas. Toi, toi t’es dans ta chambre, dans un château de couette que t’imagines d’Espagne, ou de n’importe quel autre contrée chaude si souvent contée par mes mots quand j’incontine encore sur les chiottes ou sur une machine à écrire. Dans ton château, t’espères, et parfois tu pries, que j’y verrais clair quand j’aurais fini mes vers. Mais y’en a toujours au moins trois à remplir. Depuis deux ans t’espères, et moi j’continue à mettre notre vie à moi par écrit ou en musique ou en poème à la con, voir en chanson qui rime même pas. Et j’te vois pas. Pas en entier. Juste en surface et un peu en sous-cutanée, mais ça reste flou. J’vois plus que ma plume pas droite qui disjoncte dans l’atmosphère moite. Des fois, tu parles d’amour, j’te réponds par un fou rire d’ado attardé que l’amour on s’en fout que ce qui importe c’est la liberté ! Mais la liberté s’acquiert à un tarot un poil plus cher que les branlettes manufacturées que j’me paye en m’foutant des malheurs qui m’entourent et d’la pluie qui tombe dru dans un bruit sourd et lourd, et même les étoiles ont arrêté de briller dans la nuit. Ca fait trop d’bruit à mon goût alors je m’éteins encor’ un peu et puis j’écris adieu. Ca fait déjà deux ans et même la ponctuation fout l’camp avec notre temps que je garde jalousement on a vécu deux ans ensemble à se souder combien d’années à jouer c’vinyle avant d’se séparer ?

     


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  • Une petite merveille que nous offre Rafistoleuse. On verrait bien ce jet mis en compo, ou slamé, ou blablaté...n'hésitez pas à faire des propositions ou simplement à savourer ce jet dans vos caboches allumées...

     

     

    Valse des Pronoms

     

    Je. Vacille. Oscille. Entre tenir ou m’écrouler. Entre m’ouvrir ou imploser. M’écrire ou me terrer. Cours à cloche pied dans un brouillard que moi seul peut percer. Que moi seul doit.

    Tu. Pars. Toujours. Trop tôt. Trop loin. Trop vite. Ta vie me défile comme un film dont on se fout de la fin tellement c’est beau. Tellement c’est bon, là tout de suite. Ton souvenir s’effile. M’échappe. Ton rire se perd sous mes cils. Je devrais lâcher les points. Cessez de les suspendre indéfiniment. Mais je reste. Menottée à tes sourires. A nos heures en lacets.

    Il. Joue. Jongle. Avec la vie. Pour lui c’est facile d’être aujourd’hui. Sans être déjà demain. Il a les cartes en main. Le rire comme terrain de jeu et l’espoir comme arbitre. Tout est prétexte à vivre. Tout m’est prétexte à le suivre.

    Elle. Prend d’autres routes. Ne suis pas les traces de pas. Elle court après la vie et entraîne qui veut dans sa douce folie. Tombe sans attendre de main. Pleure sans espérer d’épaule. Et se ravit de finalement en trouver.

    Nous. On nie. On n’y comprend pas grand-chose. Pas cons, mais on aime y jouer. On s’éclabousse le peu de bonheur en poche sans compter. On tire sur la corde sans avoir peur qu’elle casse. Ensemble. On a juste peur que ça passe. Un jour.

    Vous. Etes beaux. A vous chercher. A être sûrs de vous trouver. A jouer votre vie à pile ou face. Vos regards ne seraient pas mieux perdus que l’un dans les yeux de l’autres. Des billes de possible roulent sous vos pieds. Un murmure vous conjugue le bonheur.

    Ils. S’entêtent. A ne pas disparaître. Ils s’accrochent. S’agrippent à moi. Je devrais piétiner leurs petits doigts déjà affaiblis qui les tiennent vivants, pendus aux falaises de ma mémoire.  Ils cherchent encore les tiroirs. Pour se tapir et m’étrangler de sel. M’aspirer la joie. Me noyer d’obscurité.

     


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  • Il remit de l’eau à bouillir. Il venait à peine de finir la gorgée de sa précédente tasse, mais il avait besoin de se sentir réchauffé de l’intérieur. En permanence. Il frissonna.

    Devant l’armoire, il hésita quelques secondes, puis saisit une boîte et prépara son thé. Versa l’eau chaude par-dessus. Un demi-sucre. Il hésita encore. Puis ajouta une goutte de rhum. Pour le principe.

    Il retourna s’asseoir dans son canapé, devant la télé noire. Même pas le courage de l’allumer pour se vider la tête avec les inepties habituelles. Il colla ses pieds contre la bouillotte encore tiède qui traînait au milieu des coussins. Celle-là aussi, il devrait en changer l’eau.

    Il devrait changer toute l’eau de son univers, d’ailleurs.

    Dehors il pleuvait, soirée morne et triste de novembre. Le mois le plus déprimant de l’année.

    Il souffla sur sa tasse et se brûla la langue une énième fois. La légère douleur qu’il ressentit ne parvint toujours pas à évacuer ses pensées sombres. Il avait envie de tout et de rien, de sortir s’éclater la tête mais surtout de ne pas bouger de son salon. Il eut un rictus en songeant à l’incroyable folie qu’il venait de faire en sortant la bouteille de rhum. On avait vu plus excitant.

    Il devrait prendre un bain bien chaud, mais il n’avait même pas le courage de bouger jusque là. Il devrait enfiler un pull supplémentaire, mais il avait peur de se sentir encore plus vide s’il augmentait les couches. Parce qu’en épaississant sa carapace, il s’enfermait en lui-même comme dans une coquille vide.

    Il avisa le téléphone d’un œil. Il n’avait personne à appeler. Il regarda sa bibliothèque, mais il n’avait pas envie de cultiver son bovarysme. Il aurait déjà bien assez mal sans ça.

    Il n’avait même pas de chien pour le forcer à sortir malgré la pluie.

    Il avait envie d’ouvrir la fenêtre en grand, et de jeter tous ses meubles sur le trottoir. Il avait envie de sonner à une maison, n’importe laquelle, et de vider ce qu’il avait sur le cœur à la première personne qui ouvrirait. Il avait envie de courir jusqu’au fleuve et de se jeter dedans.

    Il avait envie que le vent cesse de mugir dans sa cheminée éteinte. Il n’avait même plus de bois pour réchauffer son intérieur.

    Il manqua laisser sa tasse lui échapper des mains. Une goutte encore brûlante tomba sur la peau de son mollet. Il regarda la légère tache rouge avec étonnement, presque surpris d’encore ressentir quelque chose malgré l’engourdissement qui l’envahissait. Il se sentait comme une poupée de chiffons oubliée dans un coin.

    Il entendit à nouveau ce qui l’avait surpris. Un grattement à la porte. Juste assez net pour qu’il n’ait pas halluciné. Il se calla un peu plus au fond de son canapé, curieusement inquiet, pas certain de ce qu’il devait faire. Il s’accrocha à sa tasse, par dépit.

    Il avait plein de bonnes raisons de ne pas aller ouvrir la porte. Elle était loin, d’abord. Ensuite, il n’attendait personne, et à cette heure avancée de la soirée il ne voyait vraiment pas qui ça pouvait être. En plus, quelqu’un qui gratte à la porte, il trouvait ça louche.

    Mais l’attrait d’une surprise l’emporta finalement. Il posa sa tasse avec emportement et courut presque jusqu’à la porte sans se soucier du thé qui avait arrosé sa table basse. Son cœur battait fort, c’en était ridicule. Il s’arrêta, la main sur la poignée. Il ne savait pas ce qu’il redoutait. Il ne savait pas ce qu’il attendait. Il avait peur d’être déçu.

    Il serait forcément déçu.

    ***

    (suite de Rafistoleuse)

    Il ouvrit la porte. Une inconnue.
    Elle ne s’attendait pas à lui. C’est elle qui fut déçue, sur le coup. Elle n’avait pas gratté à la porte qu’elle croyait. Mais qui sait, c’était peut-être la bonne.
    On lui avait toujours dit que l’inconnue lui tomberait dessus sans qu’il s’y attende. Son inconnue à lui, avait gratté.
    Elle n’avait pas prévenu qu’elle viendrait, forcément. Elle ignorait qu’en réalité il l’attendait depuis un bon moment. Elle ne savait pas trop quoi faire. Elle n’avait pas atterri là où elle imaginait. Elle semblait perdue. Plus que lui-même. Et lorsqu’il lui proposa de rentrer un instant, l’inconnue accepta sans presque hésiter.
    Elle était trempée, de lourdes gouttes s’échappaient de ses boucles, dessinaient des sillons sur sa peau avant de s’écraser au sol. Elle ne savait pas où se mettre.
    Il lui proposa de se changer, de mettre des vêtements secs, pour se réchauffer. Elle lui sourit que ça sonnait cliché. Mais cliché c’est confortable, et agréable quoi qu’on en dise.
    Ils échangèrent des mots, des blancs aussi. Les vides, tout ça, ça lui faisait pas peur, à l’inconnue. Les gens avaient toujours fait d’elle un mystère intouchable.
    Il réalisa qu’il n’avait pas bu la tasse. Qu’elle n’était pas à moitié vide, malgré l’eau qui avait coulé sous ses pompes. Et cette inconnue qui ne le resterait plus très longtemps, allait renverser la vapeur, pour de beau.
    Dans sa tête à lui, c’était l’ébullition, rien que de se plonger dans son regard. L’inconnue y avait plusieurs équations irrésolues.
    Elle avait gratté à sa porte, et c’était comme si elle avait enlevé cette couche de vernis sombre. Les couleurs dessous y étaient encore intactes, et vives. Et avec elle, il était prêt à se brûler.

    ***

    (suite de Birdman)

    Ils accédèrent au salon. La jeune femme s'installa à la place où il se tenait un instant auparavant, face à l’œil sombre de la télé. Ça faisait du silence entre eux qui s'étira d'elle a lui. On parlait pas. Le gros embarras était posé en couvercle sur les sentiments, pour éviter qu'ils ne s'échappent d'un coup, trop colorés, trop à vifs, parce qu'on les aurait trop longtemps contenu. On craignait de filer vers la démesure. Puis on ne voulait plus se tromper, plus souffrir, plus rien pour de mal, pour de faux.

    Il se leva, un peu brusquement, et s'absenta, puis revint vers elle, une serviette à la main.Elle lui sourit tandis qu'il la lui tendait. Puis elle pencha la tête de côté, naturellement, et se sécha les cheveux, se les frottant presque machinalement. Lui, ça l'émouvait. Il trouvait ses gestes anodins d'une infinie sensualité.Son regard à lui, d'une intensité sauvage, se perdait dans son regard à elle, qui papillota puis se raffermit. Avant les âmes, avant les corps, ils s’apprivoisaient ainsi. Rien qu'en se dévisageant. Des effleurements. Juste les yeux qui s'enlaçaient, tandis que s'emballait dans leurs poitrines, la mécanique vitale. Au-delà de leurs mots trébuchants.

    Bientôt il détourna le regard. La bouteille de rhum trônait encore sur la table du salon. Il eut honte. Il se passa une main sur la joue qu'il n'avait pas rasé depuis bien des « je devrais ».

    Elle lui sourit encore.

    -On trinque ? Elle demanda. C'était délicat de sa part. Elle voulait boire avec lui. Ça lui disait bien de goûter à son rhum exotique. Naviguer sur des bouteilles vers les îles. Il alla chercher des verres. Il la retrouva qui pianotait sur un smartphone, la mine soucieuse.

    -Ça va ? Il dit.

    Il aurait voulu trouver mieux. Une phrase chaude et rassurante. Elle releva la tête et murmura :

    -Je suis tellement désolée... Je dois partir.

     


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  • Hello mes chabichoux, j'vous ai point oublié, mais j'suis fort ennuyée par un cruel manque de temps!

    Et z'ossi j'sais pas bien par quel bout qu'on va le commencer ce fucking blog... °_O


    J'voudrai bien qu'on se retrouve sur une plate forme de chat pour échanger tous ensemble et faire un peu connaissance mais j'me galère total, y a quelqu'un qui m'aide?


    Si v'z'avez les synapses disposées, dites- moi d'jà dans un premier temps ce qui vous fait envie...

    Ecrire? composer du son? lecture à voix haute? balancer des bouteilles à la mer? publier des dessins? des histoires pour les gosses? poèmes?
    Et si v'z'avez déjà des choses à m'faire publier, envoyez et je poste!


    Perso j'avais très envie de publier des lectures à voix hautes, pour aussi ceux qu'arrivent pas à nous lire à cause de leurs mirettes fatiguées ou défaillantes et aussi parce qu'écouter un texte dans le métro, ou le tram ou la bagnole en allant au boulot ça m'ferait kiffer comme idée! Certains d'entre vous sont tentés?


    On peut avoir envie de tout faire, ou seulement commencer par un trucz et se lancer plus tard vers un autre...brefouilles, y a zéro obligation c'est clair, on y va chacun comme on le sent... :))


    J'vous fais la bizette virtuelle et j'attends vos idées de génie!

    (via mails ou les com en dessous-là c'est comme tu veux)

     

    sOs à tOus lé ZinZins de la Plum'z

     

    Tous o bOulOt !!! :p


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