• Pour l'instant.

    Tu voulais écrire les héros ordinaires. Ecrire les rêves, qu'ils se matérialisent en quelque chose qui a du sens. Tu voulais écrire l'essence. Et t'as été l'allumette. T'as bidouillé des trucs dans mon compteur. T'es arrivé à tâtons, avec une bougie dont la flamme, si petite soit-elle, a réveillé quelque chose. Il faisait tout noir, mais t'as trouvé l'interrupteur. Sauf que maintenant, tu voudrais couper le courant. Faire comme si la lueur, la tienne, m'éclairait pas tant que ça. Et t'as beau dire que je vois pas tout. Que les ombres qui dansent dans la nuit ont ce terrible que je soupçonne pas. Moi je persiste à penser qu'un pan d'un tableau, qu'une face de la médaille, c'est quand même quelque chose. Et t'y peux rien si ça brille fort. T'y peux rien, si par tes mots je brille plus fort. Plus grand. On est jamais maître de ce qu'on réveille. Ca crépitait sous tes maux et même si t'as décidé que les taire c'était le mieux à faire, il n'empêche que les douleurs ne sont pas moins vives, mêmes tues dans le silence le plus complet. 

    Je peux plus nier l'interrupteur. Je veux pas, non plus. Ça aide pas, je te l'accorde. Alors je tisse des fils, des câbles un peu dénudés, alors c'est dangereux. L'électrocution, ce genre de conneries, tu sais. Et toi ferais quoi, dis ? Est-ce que j'ai été un lien ? Est-ce que je pourrai un jour péter les câbles qui t'attachent. Qui te poussent à rapetisser la place que tu pourrais me donner. Je dis vague, et tu penses chaque fois que j'exagère. Que j'extrapole. Mais tu extras l'ordinaire. Oui, le verbe. Et j'y peux plus rien. Toi non plus, c'est foutu. Tu peux pas m'enlever ça. C'est con. Je peux pas faire comme si y avait pas de lumière. Alors je rafistole les fils en attendant que tu cesses de nier l'électricité. 

    Marcher à contre courant, c'est épuisant, tu crois pas ?

    Quelque chose passe. Un ange pour l'instant.


  • Commentaires

    1
    Samedi 25 Octobre 2014 à 20:11

    "un jet que je relirais pas alors tu m'en voudras pas si c'est pas toujours droit, si tout n'sonne pas comme tu l'aurais voulu"

    Le Chakal a parlé d'avance pour moi, c'est dingue. Enfin tu vois l'idée.

    2
    Samedi 25 Octobre 2014 à 23:41

    han...faut qu'j'essaie comme vous, cracher un jet comme ça, pas relire, juste lâcher les mots...'tain, v'z'avez la class mes beaux avec vos mots, suis fan <3

    3
    Mardi 28 Octobre 2014 à 17:39

    Yaah !! Canon ton jet meuf ! !!

     

    "Que j'extrapole. Mais tu extras l'ordinaire"

     

    Joli ;)

    4
    Dimanche 9 Novembre 2014 à 09:33

    Comment t'arrives à nouer mécanique, corps et âme, comme ça, juste en quelques mots, tout naturellement, rha c'est génial j'suis jalouse ^^

    5
    Dimanche 9 Novembre 2014 à 12:38

    Oh j'avais pas vu ton commentaire Jackal, depuis le temps ...

    Merci beaucoup à tous !! :)

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