• Sur le papier, mon ombre de Parismrs

     

     

    12 Septembre, Menton

    Pierre, je suis partie, j’étouffais, je t’écris d’un bout de sable, dos à ma vie et là-bas de l’autre côté   les lumières de Vintimille tombent dans la mer pour la nuit, c’est beau tu sais. J’en pouvais plus des jours sans détails, des heures qui à force de se répéter imprègnent les murs, des déjeuners à table, des échappées même plus belles de fin de semaine.

     

    13 septembre, Vintimille

    Pierre, Vintimille c’est le commencement je crois, le commencement d’un pays qui déborde de choses à renifler, c’est un avant-goût, la première gorgée d’un truc super fort, ça sent les orangers dans toutes les rues, on m’a dit que c’était  à cause du vent qui passe par la Montagne et ramène les effluves de leur peau jusqu’ici.

     J’essaie de pas trop te trimballer avec moi, de balancer ton souvenir dans la mer, mais il finit toujours par me revenir en plein dans le cœur, alors je bois, du café, beaucoup, je sais, c’est con, mais c’est pour la sensation. Forte.

    Tu sais ici tout se passe aux fenêtres, la vie, le silence et même les rires qu’elles laissent dégringoler jusqu’au sol et moi ça me réchauffe un peu. Pierre, j’espère que tu sais encore penser à moi.

     

    20 Septembre, Monterosso

    Je suis sûre que t’as jamais vu un endroit pareil et j’ai plein de mots pour te le décrire, j’ai traversé plusieurs gares, fait plusieurs escales pour une seule destination : les 5 terres encerclées de méditerranée, 5 rochers aux volets qui ne se ferment jamais et puis des ruelles en étages, des balcons en avancées sur l’eau qui grimpent jusque dans des champs de vignes, ça fait vert et bleu, ça fait grand. J’y suis montée, tout là-haut et j’aurais voulu gueuler et laisser tomber dans la pierre l’écho de mes angoisses, laisser cogner contre les parois plein de trucs, mais j’ai rien dit et j’ai tout ravalé.

     Le soir il fait encore bon alors je m’assois sur le port, je parle à des inconnus et l’italien c’est de la poésie, de la vraie tu vois, parce que chaque mot qui se frotte à leur langue devient plus fort, leurs phrases résonnent partout sur moi, ça fait buvard.

    Pierre, je ne rentrerai pas, pas tout de suite.


  • Commentaires

    1
    Vendredi 5 Décembre 2014 à 23:26

    ben g même pas fait de présentation de ton jet, tellement il s'impose de lui même...cette correspondance, ce voyage là dans les coeurs, la poésie, la mélancolie, la rupture et en même temps...le commencement...j'veux d'autres lettres moi, j'en veux plein d'autres encore...steuplé Paris !! :)

    2
    Parismrs
    Samedi 6 Décembre 2014 à 08:25
    Merci beaucoup :)
    3
    Samedi 6 Décembre 2014 à 09:58

    "Tu sais ici tout se passe aux fenêtres, la vie, le silence et même les rires qu’elles laissent dégringoler jusqu’au sol."

    J'vais juste relever ça l'air de rien parce que ça m'a genre coupé le souffle cinq secondes. Et je te parle même pas du reste, j'en frissonne encore.

    Merci pour cette jolie petite escapade :)

    4
    Samedi 6 Décembre 2014 à 17:57

    C'est beau :)

    5
    Parismrs
    Dimanche 7 Décembre 2014 à 09:35
    Merci :)
    6
    Lundi 8 Décembre 2014 à 07:03

    Ah ouais, super lettre, très poétique, pleine d'image, ça fait un peu voyager aussi, ça rend un peu mélancolique. Vraiment coolz ;)

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